Il était d’ailleurs persuadé que la seule carrière qui pouvait lui correspondre était celle de « footeux millionnaire » ou, au pire, « rappeur gangster ».
Pour tenter de l’encourager, je lui rappelais que lui et moi étions les mêmes (origine, quartier, famille, niveau social,..) et que par conséquent il n’y avait aucune raison que ma « réussite » scolaire ou professionnelle ne lui soit pas accessible. C’est alors qu’il me répond tout naturellement : « Oui mais vazy toi c’est normal t’es comme un blanc… moi j’aime mieux faire des trucs de noirs ».
Comme un blanc… du haut de mon 1m 84 je vacillais comme si le Tyson de la grande époque m’avait collé un « upper cut » dans les dents. Donc, selon ce petit gars, ma « réussite » n’était pas due à mon travail, mon sérieux ou à ma motivation, mais au fait que j’étais supposé être « comme un blanc ».
Bizarrement, cela m’a rappelé les réflexions de certains de mes collègues de bureau qui voulant me faire le plus grand compliment du monde, me disaient : « Oui mais toi c’est pas pareil… oui t’es pas comme les vrais noirs ». Peut-être voulaient-ils se rassurer. Se convaincre que ma présence « au même niveau que eux » ne s’expliquait que par le fait que je n’étais pas un vrai noir.
Mais comment cette mentalité a pu s’inscrire aussi profondément dans la tête de tout ce beau monde? Et bien un jour j’ai eu la folle idée de tenter de le comprendre et surtout d’en parler. Je pense humblement que les choses doivent changer… et «C'est à nous de le faire ».